On retrouve des mentions du Faso dan Fani dans les écrits d’anthropologues et explorateurs du XIXe siècle. Ancestralement, ce sont les Mossis, une ethnie présente au Burkina Faso, qui cultivent et transforment le coton, au gré des saisons (humide pour la culture, sèche pour le tissage). Les rôles sont divisés sexuellement : le coton, une fois récolté, est filé et teint par les femmes tandis que les hommes le tissent ensuite sur leurs métiers à tisser horizontaux. Ils confectionnent ainsi des bandes plus ou moins larges, ensuite assemblées pour faire un pagne.
Traditionnellement, le tisserand, homme donc, est aussi griot. Plus que simple producteur d’une étoffe, il occupe un rôle essentiel dans la transmission et le lien avec les divinités, et cela est commun aux différentes ethnies. Au fil des allers-retours de sa navette, il tisse une histoire, il imprègne l’étoffe d’un sens qui fait écho à toute une mystique.
C’est ainsi dans la mystique Dogon, étudiée par Marcel Griaule en 1951, le métier à tisser serait le corps d’un ancêtre divin. De la mâchoire et des dents (respectivement les lisses et le peigne du métier à tisser) sort la parole, divine. Le tissage est donc ancré dans un riche et complexe système de croyances et de normes.
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